Budget 2015-2016 : le gouvernement attendra-t-il qu'un immeuble s'écroule ou va-t-il soutenir le domaine locatif?
Sherbrooke, le 25 mars 2015 --- Le Regroupement des Propriétaires d'Habitations Locatives (RPHL) a vu une certaine ouverture de la part du gouvernement Couillard avec par exemple un changement en octobre 2014 pour les dossiers de non-paiement de loyer, mais aussi un mépris envers eux avec l'imposition de frais de licence pour utiliser un bail électronique ou un maintien de la clause G dans le nouveau formulaire du bail obligatoire.
C'est à la veille du dévoilement du budget 2015-2016, que le RPHL espère encore que le gouvernement ouvre les yeux sur les problèmes grandissants reliés au vieillissement du parc locatif et de ses agissements pervers en accordant toujours de nouveaux projets Accès-Logis.
«Nous sommes en faveur d'un investissement dans la qualité de vie des citoyens ou d'aider les clientèles à moindre revenu, là où nous sommes en désaccord, c'est quant à la méthode utilisée. Les propriétaires privés seraient heureux de desservir cette clientèle si l'aide du gouvernement ou de la ville se faisait à la personne plutôt que de construire des nouveaux logements sociaux à grands coûts au détriment du bâtiment privé par une concurrence déloyale: il nous faut aider les locataires qui sont dans le besoin en utilisant une aide financière à la personne plutôt que de subventionner la pierre.» Selon Martin Messier.
Le Programme AccèsLogis Québec favorise l’aide à la pierre et les immeubles qui ont bénéficié d’un tel programme d’aide devraient servir aux personnes dans le besoin seulement.
Mais ce n’est pas entièrement le cas, car tout en voulant favoriser une certaine mixité de la clientèle, le programme prévoit, selon le document d’information AccèsLogis Québec, qu’entre 20% et 50% seulement des unités résidentielles soient occupées par des ménages admissibles au Programme de supplément au loyer.
C’est-à-dire qu’une partie des locataires pourrait être des gens sans besoins particuliers qui bénéficient de loyers économiques équivalant entre 75% et 95% du loyer médian d’une région selon le type de logement selon les données de la Société d’habitation du Québec (SHQ).
En plus de vivre une concurrence déloyale, les propriétaires de logements locatifs vivent avec une méthode de fixation du loyer complètement désuète, qui ne reflète plus la réalité du marché locatif et ne reçoivent aucun soutien financier!
"Il semble que, pour le gouvernement, les propriétaires n'ont pas droit aux crédits d’impôts comme LogiRénov puisqu’il s'adresse aux propriétaires de maisons. Économiquement, un crédit d’impôt serait plus que rentable! Le parc immobilier est vieillissant, par manque de soutien financier, de revenus, les propriétaires ne peuvent entreprendre de travaux majeurs. Faut-il attendre un drame comme à Toronto avant que le gouvernement n'agisse?" de conclure Martin Messier.
Le Regroupement des Propriétaires d'Habitations Locatives (RPHL) revendique une réforme complète du domaine locatif : critères de fixation de loyer ajustés avec un retour sur investissement de 10 ans, un dépôt de garantie, des crédit d'impôt à la rénovation et modernisation des immeubles, l'abolition de la clause G,...
Le RPHL existe depuis 1981 et défend les droits et intérêts des propriétaires de logements locatifs de l'Estrie et de Haute-Yamaska, tout en offrant une panoplie de services à ses membres propriétaires de logements locatifs.