Rapport locatif 2016 de la SCHL : Pas de bonnes nouvelles pour le marché locatif québécois
Sherbrooke, le 28 Novembre 2016--- Le Regroupement des Propriétaires d'habitations locatives (RPHL) ne peut rester optimiste face à l'avenir du marché locatif québécois avec les résultats du rapport locatif émis ce jour par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).
Selon la SCHL, le taux inoccupation de la RMR de Sherbrooke a atteint 6.4% en 2016 alors qu'il était déjà trop élevé à 5.8% en 2015. La RMR de Sherbrooke se situe au dessus de la moyenne au Québec de 4.4% d'inoccupation, qui ne cesse elle aussi d"augmenter.
La région de Cowansville démontre un taux record de 6,9%, alors que Granby est demeuré sous la moyenne, à 3.1 % d'inoccupation.
Est-ce trop tard pour corriger la tendance engagée?
Le nombre de projets de logements sociaux ne cesse d'être annoncé et réclamé par les associations de locataires. Pourtant, on retrouve déjà trop d'annonces à louer sur les sites internet et journaux.
Des mois de loyer gratuits, des concours, des cadeaux persistent dans les annonces et changent le marché.
La situation est criante, les propriétaires se voient dans l'obligation de payer des taxes qui augmentent chaque année, et d'un autre côté, on continue la construction de logements sociaux à grands prix, de façon à diminuer les revenus des propriétaires. «Pourtant, ceux-ci ont des logements de libres! On met la rentabilité de l'investissement immobilier en péril et la situation empire d'année en année: on augmente les coûts tout en maintenant les revenus bas, les augmentations de loyer ne couvrant parfois même pas l'augmentation des taxes municipales», explique Martin Messier, Président.
Le gouvernement a enclenché une révision de ses programmes d'aide et d'attribution des subventions. Lors de cette tournée qui se finira bientôt et à laquelle le Regroupement a participé, le RPHL espère que des subventions pour aider les locataires en difficultés soient mises de l'avant afin qu'ils puissent choisir où vivre, plutôt que de construire de nouveaux bâtiments aux coûts astronomiques comprenant un entretien tout aussi coûteux.
« Cette situation est ridicule, car si l'aide gouvernementale se faisait directement à la personne, toutes ces sommes pourraient servir à aider plus de gens dans le besoin, qui habiteraient dans des logements privés. Il faut que nos logements soient loués, pour qu'on ait les fonds nécessaires, nous aussi, à l'entretien de notre parc locatif ! Il en va du bien-être de notre économie, de nos locataires et des investisseurs! C'est une solution gagnant-gagnant! » conclut monsieur Messier.
Une révision complète du système doit être enclenchée
Les taux d'augmentation accordés par la Régie du logement, les taxes pour payer des logements sociaux qui nous concurrencent : le locatif a besoin de soutien et d'aide pour rénover, car les revenus ne suffisent plus à la tâche. Les propriétaires doivent effectuer les mises à niveau de leurs immeubles pour rester concurrentiel et respecter les normes toujours plus exigeantes.
«Et on revient à la même problématique : taux d'augmentation dérisoire, non seulement selon les critères de la Régie du logement, mais également selon ce que le marché permet avec les taux d’inoccupation que nous connaissons, combiné à la hausse des coûts de construction, de rénovation et de mise à niveau, ainsi que des logements laissés saccagés, entraînent un marché locatif en péril», ajoute Martin Messier. «L'aide du gouvernement devient essentielle, on ne peut pas seulement construire du neuf et laisser dépérir ce qui est en place, il faut donner les bons outils aux propriétaires pour bien servir les habitants» conclut-il.
Le RPHL espère que le gouvernement a entendu ses doléances et compris le rôle qui pourrait être accordé aux propriétaires privés en ce qui a trait à l'aide aux locataires ayant des besoins financiers particuliers, plutôt que de les exclure tout simplement du processus.
Le RPHL existe depuis plus de 35 ans et défend les droits et intérêts des propriétaires de logements locatifs de l'Estrie et de la Haute-Yamaska, tout en offrant une panoplie de services à ses membres.